Stormy Brain Posts

Divagations d’un homme tourmenté

Etant donné que l’on peut être désarçonné à chaque instant par les imprévus de la vie, qu’importe la préparation du corps, mais surtout de l’esprit, est-il vraiment utile de se préparer tant psychologiquement, physiquement, sentimentalement que philosophiquement de se retrouver de toute façon démuni devant les choix que la vie nous impose ? Ne vaut-il pas mieux se préparer à ce qu’à chaque instant celle-ci (la vie) nous impose de toute façon, et qu’importe la situation, un défis incommensurable, imprévu, dont l’issue, aussi incertaine qu’improbable débouchera plus qu’irrémédiablement sur l’inconnue de la résolution dudit problème ? Trop de questions pour un seul cerveau, pour un seul cœur, pour un seul être humain. Sombrer dans la musique, dans l’alcool, dans la drogue, dans l’ivresse, dans le déni, dans l’acceptation, dans le rejet, est-ce la seule réponse à laquelle notre âme, formée, déformée, travaillée, dirigée, peut elle répondre ? Nul ne sait d’où il vient, nul ne sait où il va. Ce qui est certain c’est que nous sommes, et que nous avons des devoirs. Les droits, humains, restent incertains et contrôlés par la pensée “publique”, ce qui veut dire, par ceux qui contrôlent nos valeurs fondamentales. Valeurs qui évoluent, changent, se transforment, au fur et a mesure du temps. Nous sommes des voyageurs égarés dans l’espace-temps, trop pressés à trouver des solutions que pour nous comprendre nous-même. Nous sommes perdu, seuls, paumés, à la recherche d’un but. But de vie, qui n’existe pas, en soit. Nous ne sommes que des humains n’acceptant pas notre condition animale, à la recherche du besoin fondamental, le pouvoir. Pouvoir qui change. Change de main. Change de comportement. Change de forme. Change de conception. Change de perception. Tels sont les paroles, écrites au vif, d’un homme apeuré, égaré, tourmenté, blessé, simple et complexe, bourré, qui a peur d’affronter la réalité. Que faire, où aller, qui aimer, quel chemin emprunter ?

Seul le temps, l’avenir, le futur, le destin, la vie, le coeur, la chance, la volonté, le chemin, le tracé, les choix, les décisions, les renoncements, les joies, les peines, notre épitaphe nous le dira.

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Black Rocks

L’homme est assis. En face de lui, des pierres, des galets, petits, grands, rugueux, lisses, blancs, noirs, gris. Mais surtout noirs. Noires comme toutes les peines qu’il a eues. Noires comme toutes les difficultés qu’il a éprouvées. Noir comme ce qu’il broie actuellement. Sa pierre. Noir comme le mur qu’il construit, imbrication de toutes ces pierres cimentées par ce qu’il broie actuellement. Du noir. Et le mur avance, il se construit, comme un rempart au bonheur, comme une négation de la joie. Un grand mur noir. Il fait nuit, la lune éclaire. À peine. Il fait froid. Mais notre courageux bonhomme, tout de noir vêtu, continue sa besogne. Il continue son mur, sa maison, son rempart, son univers, son lui. L’aube arrive. À l’horizon, les premières lueurs apparaissent. L’homme décide alors d’ajourer son mur, de lui ajouter une fenêtre. L’espoir. Il se laisse enfin une chance de renaître. Et l’aurore de succéder à l’aube. Les premiers rayons de bonheur vont enfin arriver. Le soleil se lève. Contemplation de ce grand mur noir, de sa fenêtre, de son ouverture, de sa noirceur. Pourtant, voilà. Les premiers rayons de soleil transpercent déjà la carapace de notre bonhomme. Il arrête son affaire, et se concentre sur ses cailloux blancs. Et à bien y réfléchir, au fond, il y en a quand même pas mal. Pas autant que les noirs, certes, mais cela représente quand-même une belle quantité. Et c’est parti. Notre homme broie désormais… du blanc. Une grande quantité de blanc. Que prépare-t-il ? Du blanc. Plus tard, il lie ce blanc à l’eau. De cette mixture, qu’il rend consistante, il enduit le bout d’un rameau. Il peint. Il peint ce mur noir, ce monument au désespoir. Petit à petit, le mur blanchit. D’abord gris, mais le soleil aidant, la peinture sèche, et c’est déjà la deuxième couche. On ne voit bientôt plus de noir, effacé par la peinture. Notre homme sourit. La journée passe, et arrive bientôt le zénith. La température est montée, et la terre brule. Ce qui était tantôt un délice commence à se transformer en fournaise. Trop de bonheur, notre homme n’en peut plus. Il essaye maintenant de trouver de l’ombre. Impossible. Un mur c’est droit. Au zénith, il n’y a pas d’ombre. Notre homme s’effondre, se couche, s’endort. La journée passe. Le crépuscule arrive. Une légère brise arrive. L’homme se réveille. La nuit tombe. Son voile noir s’abat sur la terre. Il fait noir. L’homme est assis. En face de lui, des pierres…